Des électeurs font la queue devant un bureau de vote de Gabu, dans l'est de la Guinée Bissau, à l'occasion des élections présidentielle et législatives le 23 novembre 2025 ( AFP / PATRICK MEINHARDT )
La Guinée-Bissau attendait lundi dans le calme les résultats des élections présidentielle et législatives, au lendemain d'un vote sans incident, la Commission nationale des élections (CNE) saluant un scrutin "pacifique".
Les résultats provisoires devraient être connus jeudi, selon le secrétaire exécutif adjoint de la CNE, Idriça Djalo.
La compilation et le décompte des voix, entamés dès la fermeture des bureaux dimanche soir, se poursuivaient lundi, a déclaré à l'AFP un responsable de la communication de la CNE.
A Bissau, la capitale, le calme régnait lundi matin dans les états-majors de campagne des deux principaux candidats, le président sortant Umaro Sissoco Embalo et l'opposant Fernando Dias, selon des journalistes de l'AFP.
Dans la ville, la vie a repris son cours normal, les habitants vaquant tranquillement à leurs occupations.
Dimanche, la CNE a annoncé un taux de participation provisoire de plus de 65%, soulignant qu'il était toutefois susceptible de grimper d'ici la fin des décomptes. Il était de 73% lors de la présidentielle de 2019.
La CNE s'est également félicitée du déroulement "pacifique" du vote sur l'ensemble du territoire, avec une "participation massive" des jeunes et des femmes.
- Dossier trop tardif
"Aucun incident qui aurait pu compromettre le déroulement du vote n'a été noté", a affirmé M. Djalo. Il a appelé les candidats "à s'abstenir de donner des résultats" avant leur proclamation officielle par la CNE.
Quelque 860.000 électeurs de cette ancienne colonie portugaise étaient appelés à choisir leur prochain président et 102 députés, avec pour enjeu majeur la stabilité.
Ce petit pays d'Afrique de l'Ouest a vécu depuis son indépendance au rythme des crises politiques, notamment quatre coup d'Etat et une kyrielle de tentatives de putschs.
Les élections se sont déroulées sans le principal parti de l'opposition, le PAIGC, et de son candidat Domingo Simoes Pereira.
La candidature de M. Pereira, rival de longue date de M. Embalo et revenu récemment d'exil pour se présenter, a été rejetée par la Cour suprême qui a jugé que son dossier avait été déposé trop tardivement.
Le PAIGC a été exclu, également pour un dossier trop tardif, des législatives.
Avec près de 40% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, la Guinée-Bissau figure parmi les pays les plus pauvres au monde. Elle est réputée être une plaque tournante du trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe, favorisé par l'instabilité politique.
M. Embalo, 53 ans, est donné favori pour remporter l'élection dès le premier tour. Il deviendrait alors le premier chef de l'Etat de Guinée-Bissau à effectuer deux mandats successifs depuis l'instauration du multipartisme en 1994.
Il a comme principal adversaire l'opposant Fernando Dias qui a reçu le soutien du puissant PAIGC.
La proclamation des résultats électoraux a souvent donné lieu à des contestations dans le pays, et sera particulièrement scrutée.
La précédente présidentielle, en 2019, avait débouché sur plusieurs mois de crise post-électorale, M. Embalo et son adversaire M. Pereira revendiquant tous deux la victoire.

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